Quelle histoire unit le BEA, l’OACI, EUROCAE et iAero ?
C’est que nous explique Philippe Plantin de Hugues, conseiller du directeur sur les affaires internationales et enquêteur de sécurité senior du Bureau d’Enquêtes et d’Analyses.
« J’ai travaillé 20 ans au sein du laboratoire du BEA, plus précisément appelé le Pôle Enregistreurs et systèmes avioniques du département technique. J’ai eu d’abord en charge la lecture des enregistreurs phoniques avant de diriger le pôle, et en parallèle j’ai dirigé des groupes de travail internationaux pour définir les spécifications techniques des enregistreurs de vol. C’est ainsi qu’en 2003, ont été améliorées les spécifications des fameuses boîtes noires des avions commerciaux. » nous confie Philippe.
« C’est en 2005 que François Vignon, président d’iAero, m’interpelle sur la nécessité d’installer un enregistreur de vol sur les plus petits appareils, en-dessous de 5,7 tonnes. Trop d’accidents concernant ses amis pilotes restaient sans réponse. » nous raconte Philippe. François souhaitait développer un enregistreur léger, pas cher, pour une installation large sur ces petits avions au bénéfice de l’amélioration de la sécurité aérienne.
Et c’est le début de cette grande collaboration entre le BEA et iAero pour faire aboutir les spécifications techniques EUROCAE ED-155. Une collaboration au long cours aussi avec l’OACI pour définir les conditions d’emport de ces enregistreurs et les types de machines concernés.
Objectif des groupes de travail : installation d’enregistreurs de paramètres et audio légers, facilement utilisables et pas trop chers.
La norme OACI d’installation s’impose aujourd’hui depuis 2016 pour les aéronefs de transport commercial compris entre 2 250 kg et 5 700 kg.
« De nombreuses recommandations par des autorités d’enquête s’exprimaient avant 2005 pour ce type d’enregistreur mais jamais rien n’avait été fait. François Vignon avec toute son expertise a été le déclencheur puis l’un des opérateurs essentiels du développement des normes et spécifications techniques. » conclut Philippe.
Il est aisé de comprendre pourquoi avec l’APIBOX, iAero est aujourd’hui un acteur majeur de la sécurité des vols, en avion comme en hélicoptère.
Un grand merci à Philippe Plantin de Hugues et au BEA pour leur confiance !